Autombe (T1) de Florent Maërten

 



J'ai lu Autombe, premier tome des Chroniques d'Autombe et ce fut un coup de cœur !

Je ne suis pas forcément fan du genre post apo, mais dans ce roman l'auteur arrive à me surprendre dans son traitement des événements (qui restent pourtant prévisibles et assez classiques) et surtout à travers son personnage principal Stan. C'est un récit très humain, narré avec tout l'humour cynique, dont sait faire preuve Stan.


Dès le début du roman, dans le chapitre 0, dans une lettre d'adieu de Stan qui semble résolu à se suicider, on découvre, à travers la plume acéré de l'auteur, son humour noir et l'ironie qui se dessine. En effet, si Stan était bien résolu à se suicider, il devient un survivant...


Paris, 1983, Stan est un employé fiscal, célibataire et sans enfant qui s'ennuie dans sa vie et sa routine quotidienne. Passif et désabusé, Stan est également, aux yeux de ses voisins, le taré qui a fait constuire un abri antiatomique... enfin jusqu'à ce que le bombardement nucléaire arrive de Russie (de façon bien malencontreuse).

Dans ce début de récit, on se retrouve à assister à des événements aussi graves qu'absurdes et qui entraînent la troisième guerre mondiale et le chaos qu'on peut imaginer.

De fêlé, Stan devient le sauveur de la famille voisine, avec qui il va vivre pendant et après l' apocalypse nucléaire.

Si survivre dans le bunker avec peu de place, de vivres et d'oxygène est une épreuve, sortir à la surface en est une autre bien plus difficile.

Le Paris post apo offre une vision chaotique possible, cohérente et crédible, d'une société qui a renoncé à la liberté au profit de la sécurité, remettant leurs vies dans les mains d'un Tyran sanguinaire appelé le Maréchal et son mouvement « Nouvelle France », composée d'anciens militaires et policiers.

Face à eux s'est organisée une résistance organisée, les Ombres, constituée des personnes irradiées (irradiations aux conséquences désastreuses sur leur intégrité physique et leur santé).

L'enjeu essentiel reste les vivres et l'eau. L'auteur ne néglige aucun détail dans l'organisation de son univers et des fractions née du chaos. Il l'a construit avec soin, ce qui ajoute de la crédibilité. Retrouver des lieux familiers parisiens y contribue également et c'est appréciable à la lecture.

Stan, personnage, principal, nous emmène dans ce nouveau monde où le pire est à attendre. Contrairement au Stan du début de récit, il devient actif dans sa survie et celle des autres. Responsable, débrouillard et courageux, il se transforme petit à petit en « héros » du quotidien, sur lequel on peut compter. On le suit d'autant plus que la narration à la première personne nous immerge à ses côtés, dans ses dilemmes et ses actions, dans ses peurs et angoisses, ses joies mêmes éphémères et ses espoirs.

Il noue des liens avec des amis et des ennemis importants dans le récit et fort bien caractérisés. Ses liens de camaraderie y prennent une place essentielle, le rendent plus humain, dans un univers violent sombre et pervers.

C'est également le ton de Sam, son humour de survie, sa dérision qui, sans minimaliser l'horreur, alimentent cette caractéristique du roman. En effet, à défaut d'être original, il est particulièrement humain : dans ce que l'humain compte de pire et de meilleur.

L'écriture est efficace et détaillée. La narration est immersive et rythmée par des chapitres plutôt courts. On se laisse happer par l'histoire, par ses personnages, par l'espoir dans le chaos.


En conclusion, j'ai vraiment adoré lire Automne et ce récit m'a marquée.

Je recommande aux amateurs de post-apo ou à ceux qui veulent découvrir le genre !

Je remercie Florent Maerten pour sa confiance et cette excellente lecture.


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