Le temps des ombres T1 de Jonathan Cajet

 


Le premier tome de la saga « Le temps des ombres, La légende de la guerre de 100 ans », « La revanche de la perfide Albion » est resté très (trop) longtemps dans ma.pal. Je le regardais avec envie et j'attaquais d'autres SP entre temps. Et finalement, j'ai enfin pu attaquer la lecture de ce roman de Fantasy historique, non sans une grande curiosité pour son contenu. Et, je n'ai pas été déçue.

Je profite pour remercier Jonathan Cajet pour sa confiance et sa patience !

Cette saga se déroule donc au XVXème siècle et propose un univers, mêlant faits historiques, réels et magiques. Le contexte historique devient donc essentiel pour l'univers et l'intrigue, qui vont se construire autour des hostilités entre la France et l'Angleterre.

L'auteur nous livre des informations nécessaires pour comprendre les éléments historiques propres à cette période : les grands noms de l'histoire, les événements, les conflits et complots de la cour de France. N'étant pas historienne, j'ai revu beaucoup de connaissances oubliées au fil du temps. L'auteur a su les intégrer dans le récit sous forme de paragraphes, chapitres ou interlude, sans que ce soit indigeste, bien au contraire. Ces grandes lignes de l'histoire sont abordées en dehors de la ligne principale de l'intrigue, mais impacte forcément les personnages principaux au quotidien, vivant dans un climat de guerre, d'horreur et de suspicion.

On remarque également, au fil du récit, que l'ennemi et sa magie mortifère influe sur le déroulement historique, dans son propre intérêt. Ainsi donc, l'imaginaire s'infiltre et se mêle au faits historiques réels, sans pourtant perturber notre Histoire et sa chronologie.

Le récit débute avec l'ermite Bertram, à Hardenghen, nord de la France en 1413. Considéré comme un marginal par les habitants du bourg, il n'en est pas moins spécial. S'ils connaissent, l'ermite miséreux, connaisseur des plantes et fournisseur de l'herboriste, Bertram est également ancien instructeur en masmiatique (magie présente dans le récit).

Alors que les anglais s'intéressent de trop près au bourg, l'Ermite remarque, de son côté, le neveu de l'herboriste, Kalas. Il s'intéresse à sa proximité étrange avec les animaux, soupçonnant en lui un potentiel en miasme.

Le bourg est attaqué, et Bertram finit par recueillir Kalas, en le prenant comme apprenti (formation au miasme) aux côté de sa fille Eolia. Si Kalas développe son lien avec les animaux, et évite d'utiliser son pouvoir unique et dangereux (sous les conseils avisés de Bertram) Eolia, alchimiste, s'avère également excellente archère.

Les années passent pour les trois personnages, qu'ils passent en mode de vie itinérante, avant que l'histoire se rappelle à eux. D'aventures en aventures, sur les routes de France, l'intrigue les malmène et leur permet d'évoluer : Bertram prend de l'âge et ses apprentis s'affirment en tant que jeunes adultes. Leur magie se développe et s'affine. Face à eux, l'ennemi s'infiltre et s'organise dans la cour des rois de France et d'Angleterre, puis auprès de nos héros. Heureusement, ils ne manquent pas d'alliés...

J'ai beaucoup aimé suivre ces personnages bienveillants, courageux et attachants. Et, ce sera un plaisir de les suivre à travers cette saga.

La magie proposée dans l'intrigue appelée « Miasme » s'impose dans l'intrigue. Chacun des masmiatiques, possèdent cette magie en eux, alliée à un élément naturel. Cependant, il faut apprendre à le maîtriser : ils ressentent l'énergie de la nature, en canalisent une partie (le miasme). Cette approche de la magie m'a semblé fort intéressante, ainsi reliée à la nature.

Autre fait passionnant, les miasmatiques entrent en pleine possession de leur potentiel quand ils s'allient à un animal. Bertram est lié à un loup et sa meute, qui vont aider nos protagonistes en bien des occasions. Cette symbiose entre la personne et l'animal est indispensable pour devenir « Maître Masmiatique ». Ici encore, ce lien fort sympathique permet d'inclure, les loups, pour notre grand plaisir. J'ai pensé à Fitz et son loup à la lecture du roman. Je ne sais si l'auteur a été influencé par la saga « L'assassin royal », mais j'aime beaucoup l'idée du lien entre le maître et son partenaire de symbiose. Cela promet de belles relations à explorer pour les prochains tomes.

Le monde proposé dans ce premier tome est, on l'a vu, construit autour d'un contexte historique précis. Là où résidait la difficulté était d'y intégrer l'intrigue et l'aspect magique et l'auteur s'en sort avec brio. Les éléments historiques ont été ajoutés sans apporter de longueurs, même s'ils ne font pas avancer l'action. Les bases historiques sont solides et l'intrigue fantasy s'y imbrique parfaitement, dans une dynamique efficace.

La narration à la troisième personne reste traditionnelle, mettant très bien en place scènes et atmosphère dans le récit.La plume est incisive, précise et entraînante.

En conclusion, ce premier tome de saga fut une belle découverte. J'avoue lire rarement des livres de fantasy avec un contexte historique aussi fort, et ce fut une expérience instructive, enrichissante et divertissante. A renouveler donc ! Et je lirai la suite avec grand plaisir !

Merci à Jonathan Cajet pour sa confiance et cette belle découverte.

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