Kareon de Loïc Schott

 



Quel plaisir de se replonger dans un livre steampunk ! C'est un genre que j'apprécie énormément, même si l'aspect mécanique me passionne un peu moins, l'aspect esthétique et onirique du genre, ainsi que son atmosphère si particulière m'ont toujours énormément plu. C'est avec attente (et retard, je m'en excuse...) que je me suis lancée dans Kareon.


Kaeron est le territoire d'un jeu vidéo que nous découvrons à travers Alan, jeune homme dont le handicap s'avère chaque jour un défi. Paraplégique et en fauteuil roulant, suite à un accident de la route (malheureusement causé par son père sous l'emprise de l'alcool)

J'ai trouvé que l'auteur traite avec une certaine justesse le quotidien d'un handicapé. Chaque geste du quotidien, qui nous semble si naturel, devient une tâche compliquée à organiser dans les moindres détails. Car chacun d'entre eux compte... La patience n'étant pas le fort d'Alan, il n'est, bien souvent, que rage et frustrations.


Même si Alan a gagné en autonomie, grâce à la détermination de ses parents, il vit toujours chez eux et les tensions ne manquent pas. D'un côté, les parents remuent Alan pour qu'il trouve du travail, quand la recherche se révèle loin d'être simple et le jeune homme d'un autre côté, fait preuve d'une mauvaise fois parfois désagréable. La culpabilité du père, pour la condition de son garçon, dont il est responsable provoque un climat parfois malsain.

Les parents d'Alan sont parfois maladroits dans leur approche (conflit générationnel et problème de compréhension).Sa mère particulièrement envahissante, son père plus coulant essaie de se faire pardonner. C'est ainsi, que ce dernier lui offre un jeu vidéo tout juste sorti pour son anniversaire.

C'est un jeu avec une puce sensorielle, permettant une immersion totale dans le jeu. Le concept exploité par l'auteur s'avère fort intéressant. L'auteur connaît son sujet et reste clair, même pour moi qui ne joue pas (mais j'ai pu observer mon garçon dans ses parties de jeu vidéo).

L'univers du jeu est bien transcrit et on évolue tel un jeu vidéo irl assez traditionnel avec quêtes, récompenses, passage de niveau etc...Kareon possède ses villes, sa monarchie, son économie. L'ambiance steampunk se teinte d'une touche Far west.


Alan y choisit d'y être pacificateur, et nourrit l'envie d'être ingénieur, pour faire ce qu'il ne peut faire dans la vraie vie : imaginer et concevoir. Autre détail important : il y a retrouvé l'usage de ses jambes et le jeu, s'il lui sert d'évasion, lui offre également ce que la vie lui a pris. C'est une sorte de revanche sur cette vie injuste et une bulle réconfortante. L'enjeu pour lui devient donc on ne peut plus important ! J'ai apprécié le rôle de ce pacificateur, nommé Rogar qu'Alan embrasse avec brio. C'est un homme plutôt bienveillant, volontaire et déterminé et il fait du bien à Alan, l'aide dans son quotidien, lui redonne courage et volonté.

Alan, alias Rogar se lance dès le début dans le jeu et y rencontre aussi bien des personnages automatiques du jeu, mais aussi d'autres joueurs. Il se lie à certains d'entre eux et deviennent amis au fil des pages.

Ces personnages sont complémentaires dans le jeu, de par leur rôle dans la société, leurs compétences et leur caractère. Ces personnages deviennent vite intéressants mais on ne les entrevoit, sauf exception, que dans le jeu. Leur personnalité se développe et une complicité grandit entre eux, donnant naissance à une relation d'amitié riche et soudée. Ils coopèrent dans les quêtes, juqu'à un niveau final flamboyant.

Dans le roman, l'amitié prime, mais il naît également romance touchante, sans être pas envahissante


La narration du récit est rythmée en chapitres courts, avec une alternance réalité/ jeu, dont on apprécie de voir la corrélation et le développement. Au fil du récit, le jeu prend logiquement plus d'importance. Entre quête, combats et ambition personnelle, les résolutions de Rogar grandissent et ses résolutions, de s'investir pour le bien de Kareon, prennent de l'envergure. Les projets parallèles d'Alan se précisent également.


En conclusion, ce fut une bien agréable lecture. Je me serait sentie plus impliquée encore, je jouais à ce style de jeu, mais ce n'est absolument pas un prérequis. Si vous aimez le steampunk, lancez-vous et si en prime vous baignez dans les jeux vidéos, c'est une belle lecture qui vous attend.

Je remercie Loïc Schott pour cette belle découverte


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